Les algues : utiles, envahissantes… ou dangereuses?
Les algues font partie de la vie naturelle d’un lac. Elles produisent de l’oxygène, servent de nourriture à plusieurs espèces et participent à l’équilibre écologique. Toutefois, lorsque leur croissance devient excessive, elles peuvent nuire à la qualité de l’eau, à la santé des écosystèmes… et à notre plaisir de profiter du lac!
Les algues d’eau douce qu’on observe au Québec se répartissent en trois grandes catégories :
1. Algues vertes filamenteuses
- Semblent former des cheveux verts ou des mottes de laine flottantes ou accrochées aux roches
- Très fréquentes en été
- Peuvent devenir envahissantes si elles reçoivent trop de nutriments (phosphore)
2. Algues diatomées
- Microscopiques, parfois visibles sous forme de dépôts brunâtres sur les roches ou le sable
- Se développent souvent au printemps
- Peu connues, mais essentielles à la chaîne alimentaire
3. Algues bleu-vert (cyanobactéries)
- Souvent observées comme des napperons turquoise, mousses vertes ou traînées huileuses à la surface
- Peuvent produire des toxines dangereuses
- À surveiller de près – leur prolifération est liée à l’eutrophisation du lac (excès de nutriments)
Les plantes aquatiques : essentielles… mais à surveiller
Les plantes aquatiques font naturellement partie des écosystèmes lacustres du Québec. Elles sont généralement bénéfiques : elles stabilisent les rives, filtrent les nutriments, produisent de l’oxygène et servent d’abris pour les poissons et les insectes.
Parmi les espèces utiles, on retrouve par exemple la vallisnérie américaine (Vallisneria americana) ou la potamot à feuilles de frisette (Potamogeton crispus, quand il reste peu abondant).
Cependant, certaines plantes exotiques envahissantes peuvent rapidement prendre le dessus et nuire à l’équilibre du plan d’eau. C’est le cas du myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum), qui forme des herbiers denses, réduit la biodiversité et gêne la navigation ou la baignade.
Comment faire la différence entre une algue et une plante aquatique?
| Algues |
Plantes |
| Structure simple, pas de vraies racines |
Feuilles, tiges, parfois fleurs |
| Flottent souvent librement ou forment des masses gélatineuses |
Enracinées dans le fond du lac |
| Peuvent apparaître rapidement après une chaleur ou une pluie |
Présentes de façon plus stable et continue |
Astuce : si ça ressemble à une touffe visqueuse ou à une soupe d’épinards… c’est probablement une algue!
Ce qu’on observe au lac Nick
Comme dans plusieurs lacs du Québec, la présence d’algues varie selon les saisons et les années. Heureusement, il n'y a aucune présence d'algues bleu-vert et myriophylle à épis dans le lac Nick. L’équipe de l’OBVLN surveille les signes de prolifération inhabituelle, particulièrement des cyanobactéries et de myriophylle afin d’agir rapidement.
Pourquoi surveiller les algues?
Certaines proliférations d’algues peuvent :
- Étouffer la vie aquatique en réduisant l’oxygène
- Nuire à la baignade, la navigation et la pêche
- Présenter des risques pour la santé humaine ou animale
Ce qu’on peut faire pour prévenir la prolifération des algues :
- Réduire les apports en nutriments (phosphore, azote)
- Végétaliser les berges pour freiner l’érosion
- Éviter l’utilisation d’engrais près des plans d’eau
- Respecter les rives : pas de tonte, pas de coupe d’arbres au bord du lac
Pourquoi surveiller les plantes aquatiques ?
- Pour éviter qu’elles étouffent le plan d’eau et perturbent la faune
- Pour préserver les usages récréatifs (baignade, pêche, navigation)
- Pour agir rapidement en cas d’espèce envahissante
Ce qu’on peut faire pour prévenir la prolifération de plantes aquatiques :
- Ne jamais relâcher de plantes aquatiques (ou de poissons ou d’animaux ex : tortus etc ...) dans le lac
- Bien nettoyer les embarcations avant et après chaque mise à l’eau
- Éviter les interventions mécaniques (ex. : coupe ou arrachement) sans autorisation, car elles peuvent favoriser la dispersion
- Ne pas naviguer dans les herbiers avec une embarcation à moteur : les hélices coupent les tiges et contribuent à leur dissémination dans tout le plan d’eau
- Végétaliser les berges pour filtrer les nutriments qui alimentent la croissance excessive des plantes
Surveiller les plantes aquatiques et les algues, c’est protéger la santé globale de notre lac!
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